Voler est l’un des plus grands fantasmes humains. Les frères Montgolfier en sont les pionniers : comparaison entre le plus connu des aérostats et les techniques d’envol remarquables du monde vivant.
Frères Montgolfier : L’humain, conquérant des airs ?
Les frères Montgolfier étaient passionnés par l’idée de faire voler un ballon grâce au phénomène de convection de l’air.
En 1783, un coq, un canard et un mouton embarquent à Versailles, dans le premier vol de montgolfière transportant des êtres vivants : une ascension historique de 480 mètres pour atteindre Vaucresson, à 7 kilomètres de là, en moins de 8 minutes !
Par la suite, le roi Louis XVI autorisa l'envol du premier humain. Les Frères Montgolfier n’embarqueront jamais, tenant la promesse faite à leur père, qui redoutait qu’un accident. Complexes à gonfler, il arrivait fréquemment que les montgolfières s’enflamment...
En octobre 1783, Jean-François Pilâtre de Rozier, premier aéronaute au monde, s’élève pour une quinzaine de minutes. L’euphorie ne quitta plus le scientifique qui multiplia les vols jusqu’à sa mort lors d'un feu accidentel de montgolfière.
Frères Montgolfier : Et s’ils avaient observé les araignées ?
Si les Frères Montgolfier ont inauguré les airs, l’Homme a poursuivi son exploration, en partie grâce à la nature. Cette dernière continue à relever des défis qui stimulent encore et toujours l’ambition de nos pairs.
En 2018, l’équipe allemande de Moonsung Cho étudie le phénomène du “ballooning” chez les araignées, étrange rappel de l’invention des Frères Montgolfier. L’araignée crabe, de la famille des Xysticus, produit de longs fils de soie (entre 2 et 4,5 mètres) lui permettant de voler sur des centaines de kilomètres, et de s’élever sur 5 km d’altitude : plus haut et plus loin que les Frères Montgolfier !
En premier lieu, l’araignée se dresse sur un point élevé, et lève une patte. Elle lui permettra d’estimer la température, la vitesse mais également les conditions relatives au champ électrique atmosphérique. Les araignées ne voleraient pas uniquement grâce au vent mais utiliseraient également les courants électriques !
Cette théorie développée par des chercheurs de Bristol, répond aux incohérences du vol basé uniquement sur les courants d’air. Ainsi, le vent n’explique pas comment les fils de soie conservent leur disposition en éventail ou comment l’insecte s’envole à grande vitesse, peu importe les conditions. Les Frères Montgolfier auraient-ils pu optimiser leur invention avec ce savoir-faire ?
La Nature : un laboratoire à ciel ouvert
S’il est difficile de dater le phénomène du ballooning, nous pouvons imaginer les Frères Montgolfier observant avec surprise une jeune araignée suspendue à ses fils de soie : voyage initiatique loin du cocon familial pour elle, et preuve de la connaissance inhérente à la nature qu’il nous suffirait d’étudier pour s’envoler !
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