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Le biomimétisme, synonyme de développement durable

Dernière mise à jour : 6 sept. 2023

Le développement durable est une démarche qui fait le pont entre croissance économique et respect de l’environnement. Le biomimétisme est par essence en accord avec les valeurs du développement durable puisqu’il permet de répondre à des enjeux contemporains et humains en s’inspirant de l’ingéniosité de la nature.


Le développement durable par une gestion des ressources bio-inspirée


Le développement durable est défini par ses 3 piliers : social, économique et environnemental. L’équilibre entre ces 3 piliers permet un développement dans le respect de la nature, tout en créant de la valeur pour tous les acteurs de la chaîne de production. Le biomimétisme, qui consiste à s’inspirer des propriétés du vivant pour résoudre des problématiques humaines, est en parfaite adéquation avec ces 3 piliers.


Réduire la consommation d’énergie afin d’utiliser moins de ressources naturelles, de moins polluer et de mieux partager les ressources est un enjeu phare du développement durable. Le biomimétisme regorge d’exemples de solutions permettant d’économiser ou de produire de lénergie de manière alternative.


On peut ainsi citer de nombreux exemples en aérodynamisme avec des formes inspirées de la nature permettant de réduire la consommation en carburant d’avions, de voiture, de train. Le biomimétisme a ainsi été privilégié par Airbus, qui a choisi de reproduire les extrémités des rémiges primaires (ailes) de l’aigle des steppes sur les ailes d’avion pour réduire la consommation de près de 3% ! Le constructeur a aussi développé des parois inspirées de la structure des os 45% plus légères que des parois conventionnelles permettant d'économiser plus de 12 tonnes de carburant par an ! Elles permettent aussi de réduire de 95% l'apport en matière première, réduisant aussi l'empreinte écologique de l'avion.

Le generative design a permis à Airbus de réduire la masse des cloisons de 45%. (Airbus)
Le generative design a permis à Airbus de réduire la masse des cloisons de 45%. (Airbus)

De même pour la production d’énergie, des chercheurs de l’université de Jilin ont imaginé des pales inspirées de la géométrie des ailes du hibou moyen-duc. Elles ont permis d’améliorer l’efficacité des éoliennes “conventionnelles” de 12% ! De plus, ces pales sont capables de produire de l’énergie même à des vitesses de vent faibles, ce qui augmente la plage de fonctionnement des éoliennes et permet de lisser la production d’énergie par le vent qui était jusqu’ici irrégulière.


La sobriété et l’efficacité de la nature permettent ainsi de répondre aux besoins croissants de la population tout en respectant les principes du développement durable.


Le développement durable grâce à une vision écosystémique


La notion de développement durable repose sur un apport équilibré en bénéfices pour tous les acteurs y prenant part. On retrouve cet équilibre dans les écosystèmes naturels, au sein desquels la multitude de relations entre êtres vivants apporte un bénéfice à l’ensemble de l’écosystème. Ces multiples interconnexions peuvent nous servir d’exemple pour mieux gérer notre production d’énergie : dans les smart grids, l’implémentation d’algorithmes bio-inspirés basés sur la redondance des connexions racinaires ou mycéliennes permet d’améliorer les réseaux électriques. En effet, pour favoriser l’accès de manière fiable aux ressources du milieu, les végétaux multiplient les interfaces et les connexions : s’en inspirer permet de rendre les réseaux électriques plus résilients, donc de réduire les incidents (coupures) en cas de panne d’un élément.


D’autre part, la biodiversité présente dans les écosystèmes représente un allié non négligeable dans la lutte contre le réchauffement climatique : les océans absorbent 30% des émissions en CO2 dues aux activités humaines. Pour la protéger, les solutions biomimétiques sont particulièrement adaptées : les systèmes qu’on trouve dans la nature ont été optimisés pour s’intégrer parfaitement à leur milieu, et s’en inspirer permet de réduire l’impact des installations humaines. L’entreprise française Eelenergy fait ainsi le pari du biomimétisme pour produire de l’énergie à partir des vagues. Son concept d’hydrolienne inspirée de l’ondulation des anguilles a reçu 950 000€ du Fonds de Développement Économique Régional Hauts-De-France, symbole de son ancrage dans la production d’énergie locale et respectueuse de l’environnement. L’avantage de ce dispositif est qu’en reproduisant le mouvement naturel de l’anguille, il ne perturbe pas les poissons.


EelEnergy, le futur de la production d’énergie durable ? (Nicolas Buyse, Les Echos)
EelEnergy, le futur de la production d’énergie durable ? ©Nicolas Buyse, Les Echos

Les relations de symbiose qu’on retrouve dans la nature sont un exemple parfait de développement durable : tous les individus y trouvent leur compte et leur activité conjointe profite à chacun des partis impliqués. S’en inspirer permet le développement de techniques de recyclage plus performantes.


Le développement durable : une approche multidisciplinaire biomimétique ?


La nature est intrinsèquement pluridisciplinaire, tout comme le biomimétisme. Alors que l’homme segmente ses savoirs en plusieurs domaines afin de développer une expertise dans chaque domaine, la nature aborde les problèmes par une approche systémique. Le biomimétisme englobe ainsi les 3 piliers du développement durable en se basant sur la collaboration et le partage des connaissances.


Au carrefour de l’homme et de la nature, le biomimétisme implique une collaboration active entre ingénieurs et biologistes au cœur même de la recherche. En mêlant les savoirs de différents horizons, le biomimétisme vise à valoriser les connaissances du vivant, quel que soit leur type, pour tirer parti des pratiques aiguisées par 3,8 milliards d’années d’évolution et transformer notre société de manière durable.

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